Initiation au PARACHUTISME

Bouloc - Tarn et Garonne - septembre 1998



Cette semaine de découverte s'est déroulée sur l'aérodrome de Cardenal Bouloc, à mi chemin entre Agen et Cahors. C'est une école de parachutisme qui propose des stages d'initiation et de perfectionnement, avec des accords de partenariat avec l'UCPA.

Ce stage de découverte comprend un forfait de 5 sauts en ouverture automatique (facturation pour les sauts supplémentaires). Ces sauts s'effectuent à une hauteur de 1000 m. En fonction des progrès réalisés, il y a possibilité d'effectuer des sauts avec chute libre !

Logé en pension complète, le site est très accueillant, d'une part grâce à son équipe très sympathique et compétente, d'autre part grâce à ses équipements (bar, télé, piscine, mur d'escalade) et diverses activités proposées en cas de mauvais temps ou si on ne se sent pas d'attaque pour sauter (ping-pong, pétanque, vélos, cerfs-volants, baby-foot, billard, ...)


Le premier jour est réservé à la préparation pour le premier saut : découverte des lieux, des avions, du parachute, entrainement au sol à l'aide d'agrès divers. Ensuite on effectue nos sauts tout au long de la semaine, chacun à son rythme. Après chaque saut, c'est à chacun de replier son parachute, sous l'oeil vigilant des moniteurs. Opération qui le premier jour se fait en binôme et en plusieurs heures, dans la chaleur étouffante du hangar !! Heureusement les jours suivants, au fur et à mesure de l'apprentissage, le pliage dure de moins en moins longtemps - ce qui ne veut pas dire que c'est baclé, puisque des points de contrôle sont effectués à des moments précis du pliage par les moniteurs - sécurité oblige !

La progression des sauts fonctionnent de la manière suivante : chaque saut effectué correctement est validé par un autre saut correct avant de passé à l'étape suivante. Les premiers sauts sont donc à ouverture automatique (OA) : on y travaille essentiellement la sortie de l'avion, sa position dans l'air avant que le parachute ne s'ouvre (ouverture au bout de 1 à 2 secondes après la sortie), et l'atterrissage. Le vol aile ouverte est la partie la plus simple du saut et ne demande moins de technique.

Une fois qu'on a donc réussi ces 2 premiers sauts, on passe à l'ouverture (toujours automatique) mais avec poignée témoin (OAPT). Le but est de simuler l'ouverture manuelle du parachute lors d'une chute libre. Une poignée factice est donc attachée au harnais, et pendant les 2 secondes de sortie de l'avion, avant que ne s'ouvre le parachute, il va falloir venir tirer sur cette poignée. Cela parait simple à faire, mais vu de l'avion il n'en va pas de même ! Il faut savoir que lorsqu'on sort de l'avion, la position à rechercher est la suivante : les bras en croix légèrement vers le haut et l'arrière, le corps légèrement cambré en arrière, les jambes écartées et pliées vers l'arrière. Ce qui fait que lorqu'on vient chercher la poignée vers son buste, le corps est déséquilibré et peut partir en vrille. Pour compenser il faut donc ramener l'autre main au niveau de sa tête puis l'écarter de nouveau lorsqu'on a tiré la poignée. Tout ça en moins de 2 secondes et croyez moi en l'air, ça va vite !!!

Une fois cette étape validée, on peut passer à la chute libre proprement dite. Les premières durent environ 10 secondes et se font à une altitude d'environ 1200 m. Cela nécessite une petite préparation au sol : de nouvelles explications, une répétition des mouvements et à apprendre à compter jusqu'à 10 ! En effet on n'a pas de chrono pour sauter et le stress du saut fait qu'on a tendance à compter les secondes plus vites qu'elles ne s'écoulent réellement. Une fois qu'on se sent près, et bien il n'y a plus qu'à sauter. La progression se fait ensuite par pallier d'altitude : plus on monte, plus la chute libre dure.


Pendant ce stage j'ai pu voir différents comportements. Certains étaient là par curiosité, d'autres pour s'essayer à un sport nouveau, d'autres pour découvrir de nouvelles sensations. Ce qui fait qu'au final certains ne sont pas montés une seule fois dans l'avion, d'autres y sont montés mais sont redescendus avec, d'autres se sont comptentés de faire leurs 5 sauts, et d'autres, devenus accros, ont voulu en profiter à fond et faisaient 3 à 4 sauts par jour. Durant la semaine on a eu le droit à un parachute à moitié ouvert dès le 1er jour (donc abandon du parachute et ouverture du parachute de secours), un abandon en milieu de semaine et une cheville de cassée en fin de semaine - donc quelques bonnes frayeurs individuelles et collectives.

Quand à moi, j'y suis aller pour essayer un sport qui sorte un peu de l'ordinaire et me donner un peu de frissons (et pour ça c'est réussi, je me suis bien fait peur). J'ai donc fait mes 5 sauts avec une bonne trouille au ventre mais satisfait de l'avoir fait. Cela restera pour moi une expérience très intéressante et très enrichissante (mais que je ne renouvellerai pas tout de suite).


Etant quand même resté un peu sur ma faim, côté chute libre j'entends, j'ai effectué en fin de semaine un saut en tandem avec un moniteur. Je crois que c'est à ce moment que j'ai eu le plus peur : j'ai l'impression que la montée de l'avion à 2000 m a duré une éternité ! Ca laisse le temps de penser au pire. Et après c'est le bonheur total ! Un peu plus de 30 secondes de chute libre. On se prend à rêver qu'on est un oiseau. On distingue au travers des nuages les champs, les routes, les habitations, tout cela d'une taille minuscule. C'est court, c'est long, c'est intense, c'est du pur bonheur !


Voici quelques images de ce saut :

Et voici des vidéos de mes sauts :

Saut 1 [4 s - 326 Ko] Saut 2 [13s - 1,2 Mo] Tandem [49s - 4,2 Mo]
Pour voir ces vidéos, vous devez avoir le codec DivX Vidéo 5.0.2 (ou supérieur).
Vous pouvez le télécharger ici